Téléportation : Space Opera

Vous venez de terminer le Cycle de Dune de Frank Herbert en audio, magnifiquement lu par le talentueux Benjamin Jungers, et quelle aventure ce fût ! Jamais rassasié de la planète Arrakis, vous décidez de faire une excursion en librairie pour agrandir votre bibliothèque avec le format papier de la saga. Vos post-its de couleurs attendent sagement à la maison que vous en décoriez quasiment toutes les pages lors de votre future relecture.

Les portes de la librairie s’ouvrent à votre arrivée et la délicieuse odeur de milliers de livres neufs exalte votre pouvoir d’achat. Vous vous reprenez et récitez votre litanie favorite : « Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l’esprit. Je suis venu pour une seule chose et je m’y tiendrai. ». Vous fermez les yeux pour éviter la tentation et suivez vos pieds jusqu’au rayon Science-Fiction. Vos paupières s’ouvrent sur une superbe édition de Dune : contrairement à votre volonté, vous pouvez faire confiance à vos pieds.

Objectif atteint, la saga entière est dans votre sac, vous êtes sur le point de faire demi-tour quand le beau vendeur de la dernière fois vous intercepte : « Si vous aimez le genre je peux vous conseiller d’autres titres qui vous raviront ! ». Votre cœur ne saurait dire non à cette proposition, et votre tête hoche à l’affirmative. Le libraire vous guide donc à travers les rayons et empile les livres dans vos bras.

Il vous conseille tout d’abord ce qui est souvent considéré comme la première pierre de ce qui constitue l’immense mur du genre Space Opera, sous-genre de la Science-Fiction : Star ou ψ de Cassiopée, histoire merveilleuse de l’un des mondes de l’espace, nature singulière, coutumes, voyages, littérature starienne, poèmes et comédies traduits du starien – dans son titre complet. Son auteur, d’abord pionnier de la chirurgie plastique, Charlemagne Ischir Defontenay, devient avec son surprenant roman, précurseur du genre en 1854 alors que le terme Space Opera n’apparait qu’en 1941.

Terme d’abord utilisé péjorativement, le « space opera » a conquis le cœur des lecteurs qui ont su voir plus loin que cette vaine analogie au soap opera venant d’un écrivain probablement jaloux. C’est donc plus officiellement que s’établit le genre dans les années 40, malgré l’existence de plusieurs ouvrages antérieurs. Et plus largement, il connait une montée en popularité avec la venue dans le paysage cinématographique de Star Wars et Star Trek – que vous pouvez également retrouver sous la forme de (très, très) nombreux romans.

Le genre est fascinant : il explore ce dont quoi pourrait être fait le futur lointain de notre espèce, par le point de départ du voyage dans l’espace et de l’expansion humaine interplanétaire, intergalactique, voire dans l’Univers entier. Que ce soit sous couvert de rigueur scientifique, d’humour ou encore par hyperbolisation, l’auteur cherche toujours à mettre à l’épreuve l’humanité par des sujets intemporels tels que la politique, l’économie, l’écologie, la sociologie, les ressources planétaires, les religions, les guerres, …

Isaac Asimov, auteur ultra-prolifique, est le second à être ajouté à votre pile avec le Cycle Fondation, inspiré par le fameux Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain d’Edward Gibbon, encyclopédie historique. 22 000 années nous succèdent : la nouvelle science qu’est la psychohistoire permet de prédire l’avenir, et plus précisément la Chute de l’Empire Galactique suivie de 30 000 années de barbarie avant la création d’un nouvel Empire. Hari Seldon, inventeur de la psychohistoire va donc employer les grands moyens pour réduire cette future période sombre. En 1966, le chef-d’œuvre d’Asimov se voit décerner le prix Hugo de la « Meilleure Série de tous les temps » à sa grande surprise, puisqu’il pensait, comme beaucoup, que ce prix unique irait à J.R.R. Tolkien.

Vous continuez votre exploration avec Andrew « Ender » Wiggin, un jeune garçon d’une très grande intelligence qui lui permet d’être admis à l’Ecole de Guerre : une station orbitale mise en place pour faire face à une invasion extra-terrestre agressive, les Doryphores. Se rajoute donc à la pile, le Cycle Ender d’Orson Scott Card dont les deux premiers tomes reçurent, à l’instar de Dune, le prix Hugo et le prix Nebula.

Vous remarquez que beaucoup de sagas sont sous forme de Cycle, en effet une des composantes préférées du genre est l’étalement de l’histoire sur un temps plus au moins très long tel une épopée ; après tout l’espace est indissociable du temps.


L’aventure se décline également avec le sous-genre Planet Opera, variante, dont le cadre principal de l’intrigue se limitera à une planète. On peut citer le très connu Cycle de Mars même s’il sort légèrement des codes : le voyage spatial est là, mais pas de manière traditionnelle. L’auteur, Edgar Rice Burroughs, également père de Tarzan, entraine son nouveau personnage John Carter dans d’incroyables aventures sur une Mars, nommée Barsoom, asséchée et en plein déclin, qui voit ses civilisations autrefois à leur apogée, lutter et s’affronter pour survivre. La saga, classée deuxième au prix de la « Meilleure Série de tous les temps », eut un impact considérable sur les carrières de Leigh Brackett et de son ami Ray Bradbury.

Le sous-genre évolue également avec le New Space Opera, où nos auteurs contemporains apportent des enjeux propres à notre époque. Le vendeur vous ajoute au passage La Saga du Commonwealth de Peter F. Hamilton, dans laquelle une organisation de nombreuses planètes reliées par des trous de ver permanents (Commonwealth inter-solaire) donne la possibilité à ceux qui peuvent se l’offrir, l’immortalité par l’entremise d’un rajeunissement tous les 50 ans avec une possible réorganisation de la mémoire.

Planet Opera, Space Opera et New Space Opera ont à la fois un terrain commun et chacun leurs propres règles. Mais quel que soit le cadre de l’intrigue, ces histoires n’ont pas de limites et outrepassent souvent les cases qu’on leur impose de par leur ampleur. C’est pourquoi, de manière tentaculaire, le genre se mêle parfois à la Space Fantasy, la Hard SF, l’Anticipation ou encore le Cyberpunk. Il ne faut pas oublier qu’à ses débuts, le Space Opera s’inspire des grandes aventures des Westerns, en vogue à l’époque, y ajoutant le sens de la Tragédie Antique.

Le libraire vous propose pour finir, un détour par H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique de Douglas Adams qui reprend les codes du genre de manière britishement loufoque. Vous ajoutez à votre PAL cet OVNI surnommé « la Trilogie en Cinq Tomes » qui, avant d’être au format livre, fût un feuilleton radiophonique à succès.

Vous vous demandez alors si vos deux séries télévisées préférées, Doctor Who et Winx Club (on ne juge pas, s’il-vous-plait) ne seraient pas en fait du Space Opera ? Vous n’osez pas demander au charmant vendeur, qui vous propose une liste partielle pour la prochaine fois : la Trilogie des Guerriers du Silence de Pierre Bordage primé par le Grand prix de l’Imaginaire et le prix Julia-Verlanger ; Les Cantos d’Hypérion de Dan Simmons qui ne compte pas moins de 8 prix littéraires ; Le Cycle du Fulgur d’E.E. Smith, 4ème dans la course « Meilleure Série de tous les temps » derrière Asimov ; ou encore Le Cycle de l’Ekumen d’Ursula K. Le Guin primé par 8 fois.

C’est donc les bras chargés d’aventures à travers l’Univers que vous sortez de la librairie, après avoir payé vos achats bien évidemment. Sur le pas de la porte, un rapide coup d’œil aux alentours vous assure que la rue est déserte. Vous brisez alors le silence d’un « Scotty, énergie ! » et disparaissez dans un nuage de particules élémentaires.

Le Tag de l’Automne

Salut tout le monde ! ☀️

Cela fait un petit moment que je n’étais passée par ici. J’espère que vous allez bien ✨

Je vous retrouve avec le Tag de l’Automne 🍂 de Dream.Bookeuse :

Au fil des années l’Automne a gagné une place particulière dans mon cœur et j’ai hâte de remplir ce tag avec vous !
Voici donc une sélection de neuf livres 📚 de ma bibliothèque en accord avec l’ambiance automnale.


FALLING IN LOVE
romance ou coup de cœur !

Il y a quelques jours sortait le tome 7 d’Orange d’Ichigo Takano. Très jolie découverte manga, c’est donc le moment idéal pour se replonger dans cette belle histoire d’amitié teintée de surnaturel !


LOST IN THE AUTUMN FOREST
forêt, écologie

En pleine Ruée vers l’Or du Klondike, suivez Buck, un chien domestique, forcé de revenir à ses instincts naturels. L’Appel de la Forêt et Croc-Blanc, du même auteur, se font poétiquement pendant.


FOX, LITTLE FOX
un titre avec des animaux

Une saga incontournable ! Lu pour la première fois il y a 10 ans, j’ai pour projet une seconde lecture tout bientôt. Histoire de voir quel est mon regard d’adulte sur Le Monde de Narnia.


GHOSTS ARE EVERYWHERE
frissons

Un petit livre parfait pour entrer dans l’univers de Guy de Maupassant. Entre folie et surnaturel, Le Horla est une nouvelle qui se présente sous forme de journal intime. Vous pouvez la lire sur Google Livres.


WINDOW ON STORMS
à lire par un temps de tempête

Un thème qui rappelle Les Hauts de Hurlevent, que ce soit la tempête persistante du paysage (protagoniste à part entière du roman), celle qui balaye le cœur des personnages ou encore celle qui nourrit le besoin de vengeance d’Heathcliff; la Tempête sous tous ses aspects est omniprésente.


CLOSED TO THE WOOD FIRE
à lire au coin du feu

Un Agatha Christie au coin du feu est toujours une valeur sûre.
J’ai découvert ce roman à mes 10 ans et depuis je le re-dévore de temps à autre. Sachant évidemment le dénouement sur le bout des lèvres, je ne peux m’empêcher, à chaque lecture, de douter sur le coupable. Avouez que peu de livres sont capables d’un tel exploit !


FULL MOON
à lire à la lueur de la lune

Premier tome des Chroniques des Vampires d’Anne Rice, Entretien avec un vampire est un classique ! Si vous n’avez pas encore lu le livre, vous avez sûrement vu le film. N’hésitez pas à plonger dans cette saga aux personnages incroyables !


WITCHES PARTY
ton meilleur roman de sorcières

Voici un livre qui m’a été offert et qui est resté sagement rangé dans ma bibliothèque durant 14 années. Oui, vous avez bien lu : quatorze.
Il n’est jamais trop tard, et j’ai bien fait de le garder au chaud. Ce roman est un véritable coup de cœur, et le second tome de cette duologie aussi !
Le lien vers ma chronique !


WELCOME TO POUDLARD
livre dans une école/académie

Faisant honneur au titre de cette catégorie, je ne vous présente plus Harry Potter.
Harry Potter et la Coupe de Feu est indéniablement mon tome préféré. Qu’est-ce que j’aimerai pouvoir le relire pour la première fois !


N’hésitez pas à :
reprendre ce tag,
partager vos liens ici,
donner des idées de nouveaux tags,
et raconter vos anecdotes livresques !

Sur ce, je vous souhaite comme toujours, de belles aventures livresques 📖 !

Vies de Sorcières – Celia Rees

SYNOPSIS

364 pages – 12€ – Paru en 2003
Seuil Jeunesse

C’est à la lecture du journal d’une sorcière qu’Agnes Herne, jeune Indienne Mohawk, comprend qu’il lui faut retrouver la trace de Mary, disparue trois siècles plus tôt, et dont le destin est étrangement lié au sien. Avec l’aide de tante M., au lac Miroir, dans la loge de sudation, Agnes n’est plus Agnes, ni Karonhisake, Celle qui scrute le ciel… elle est Anglaise, s’appelle Mary et fuit pour sauver sa vie…

Et Mary nous conte sa propre histoire, celle d’une adolescente fugitive recueillie par Geai et Aigle Blanc, celle d’une femme acceptée par la tribu sous le nom d’Yeux de loup, femme de Geai, mère de Renard Noir et d’Oiseau Moucheté, et qui verra sa famille et son peuple d’adoption massacrés par l’homme blanc…


Saga Journal d’une Sorcière


MON AVIS

Souvenez-vous : Journal d’une Sorcière, premier tome de la duologie de Celia Rees avait un format particulier. Le livre était présenté comme un recueil des « Manuscrits de Mary », textes découverts par une certaine Alison Ellman. Celle-ci y faisait un appel aux témoignages pouvant aider ses recherches sur notre protagoniste, Mary Newbury.

Dans Vies de Sorcières, l’auteure met en exergue ce petit détail qui avait entouré de mystère la bouleversante histoire de Mary. Histoire qui reprend son cours là où le lecteur l’avait quitté, et qui est enrichit d’un nouveau point de vue : celui d’Agnes, jeune Indienne Mohawk à notre époque. Agnes a, tout comme le lecteur, dévoré le journal de Mary, et il se trouve qu’elle a peut-être de quoi aider Alison Ellman à retrouver la trace de Mary dans l’Histoire.  

Deux destins s’entremêlent alors à travers le temps. Passé, présent et futur forgent un lien mystique entre nos deux héroïnes, qui souligne la trame de l’histoire.

Autant dire qu’à l’instar du premier tome, la « mise en scène » du livre immerge le lecteur, et la plume de Celia Rees l’emporte dès les premières pages. L’auteure gâte le lecteur et défait des nœuds scénaristiques posés en début du duologie.

Les différents thèmes abordés – le partage entre deux cultures, les différentes dimensions de la foi, la loyauté, la famille, la perte, le chagrin, la volonté, la tolérance – font de ce roman un support intelligent du divertissement, porteur ici de beaux messages d’espoir. La Nature est, quant à elle, contée avec poésie et justesse.

Une histoire finement structurée entre rebondissements, émotion, suspense, rencontres magiques et moments de communion avec la nature.


LA CITATION

– Mais alors, où irons-nous ? demanda Renard Noir, qui avait du mal à contenir son impatience.

– C’est à chacun de décider, répondit Feu d’étincelles. C’est dur de quitter la terre où l’on est né, où sont nés vos grands-pères et les grands-pères de vos grands-pères. Je croyais que ce serait également la terre de mes enfants et des enfants de mes enfants, mais il n’en sera pas ainsi. Nous sommes déracinés comme les arbres dans la forêt. C’est comme si un grand vent nous arrachait de notre sol.

Ses yeux devinrent mornes comme des noix de la saison précédente. Il s’accroupit, les coudes sur les genoux, la tête posée sur les avant-bras, et resta longtemps immobile. Puis il se leva et nous quitta sans mot.

Le Dossier Artemis Fowl – Eoin Colfer

SYNOPSIS

Folio Junior – 224 pages – 7€ – Paru en 2011

Dans ce dossier, découvrez deux aventures inédites, des révélations sur le Peuple des fées, des interviews exclusives des principaux personnages… et de l’auteur lui-même!
Ce petit livre est une gourmandise offerte aux fans des aventures d’Artemis Fowl.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le jeune génie criminel. Un dossier fantastique truffé d’informations secrètes… à consulter de toute urgence!


MON AVIS

Vous reprendrez bien un peu d’Artemis Fowl ? Assurément ! Rien de mieux alors que ce mini-opus, Le Dossier Artemis Fowl.

L’auteur nous propose deux nouvelles inédites. Les nostalgiques du charmant Julius Root seront ravis d’assister à l’examen de passage d’entrée dans le commando des FARfadets de notre agente préférée, Holly Short. Examen qui ne sera pas de tout repos. Bien évidemment pas d’Artemis Fowl dans cette nouvelle mais ne vous inquiétez pas il est le protagoniste de la suivante : un casse perpétré par Artemis et son partenaire exceptionnel mais contraint, Mulch Diggums. Holly et Foaly ne sont pas très loin pour contrecarrer leurs plans. De l’action, de l’humour et de l’insolence, le style inimitable d’Eoin Colfer est au rendez-vous.

En plus de ces deux aventures croustillantes, le lecteur peut enfin mettre la main sur Le Livre des Fées et a même de quoi le décrypter. Nous avons également accès à un mini bestiaire (j’espère ne vexer aucun elfe ou nain en parlant de « bestiaire »), des interviews de nos personnages préférés bourrées de clins d’œil, le bulletin annuel d’Artemis et d’autres goodies en tout genre.

Une façon agréable et ludique de retrouver l’univers incroyable d’Eoin Colfer.



Artemis Fowl : Le Dernier Gardien – Eoin Colfer

SYNOPSIS

Folio Junior – 464 pages – 9.20€ – Paru en 2013

L’ennemie irréductible d’Artemis, Opale Koboï, entreprend son oeuvre la plus maléfique : anéantir l’humanité et s’autoproclamer reine des fées. Pour parvenir à ses fins, elle va libérer une armée de guerriers enterrés sous le domaine des Fowl il y a plus de mille ans. Le combat n’a jamais été aussi inégal, l’issue désespérée, le risque fatal. Jusqu’où ira Artemis pour protéger sa famille, le capitaine Holly Short… et l’humanité?


MON AVIS

Le moment fatidique est arrivé, voilà qu’on entame l’ultime tome de la fabuleuse saga Artemis Fowl.

Le style inimitable d’Eoin Colfer nous accroche dès les premières lignes ; caractérisé par une action permanente, des rebondissements surprenants, des intrigues toujours bien ficelées et des personnages hauts en couleurs qui ne sont pas en restes d’aventures farfelues et palpitantes. Sans oublier cet humour, au travers de dialogues décapants et d’une narration incisive qui font la patte de l’auteur et rythment à merveille les péripéties de nos personnages préférés.

Artemis Fowl au fil de ces 8 tomes est un des anti-héros de la littérature qui aura le plus évolué, sans toutefois perdre l’essence de ce qu’il est et de ce qui fait de lui un personnage unique et incomparable.

Une explosion finale de génie, Eoin Colfer au top de sa forme. Ce tome se termine en beauté, là où le premier a commencé que ce soit dans l’espace ou le temps : au Manoir des Fowl. Une jolie boucle temporelle qui d’une certaine façon nous dit que l’aventure ne se termine jamais.


LA CITATION

Sur l’écran, Foaly frotta ses paupières de ses deux index.
– Et allez donc, c’est parti. Le Capitaine Short redevient hors-la-loi. Que ceux qui sont surpris lèvent la main. Personne ?



Artemis Fowl : Le Complexe d’Atlantis – Eoin Colfer

SYNOPSIS

Folio Junior – 464 pages – 9 € – Paru en 2010

Et si le génie criminel n’était pas celui que vous croyiez ! Le jour de ses quinze ans, Artemis Fowl réunit les représentants du Peuple des Fées au pied d’un glacier en Islande. Il a un plan pour sauver la planète du réchauffement climatique. Il est prêt à investir sa fortune. Trop beau pour être vrai, se disent ses amis. Ce qui les inquiète davantage, c’est Artemis. Serait-il atteint du complexe d’Atlantis, qui provoque des troubles de la personnalité multiples ?


MON AVIS

Eoin Colfer sait être toujours aussi étonnant, il se réinvente à chaque aventure et n’est jamais en reste de supers méchants, même au bout du 7ème tome !

Bourré d’action, sans en faire trop, on assiste à des scènes surprenantes, comiques et parfois farfelues tout en restant justes et très bien intégrées au récit. Et c’est un réel plaisir de retrouver cet humour fin et décalé dans les commentaires narratifs.

Le jeune génie irlandais Artemis Fowl est un anti-héros hors du commun qui évolue nettement depuis le premier tome et Eoin Colfer lui en fait voir de toutes les couleurs notamment ici, dans le Complexe d’Atlantis. En effet c’est à un nouveau genre de soucis que notre protagoniste fait face, un problème qui vient de l’intérieur ; Artemis ne ressortira pas indemne de cette 7ème aventure, qui comme toujours est un merveilleux concentré d’humour, d’action et de magie.

Après des années d’attente les fans de la saga ont enfin droit à une adaptation au cinéma. Avec ses scènes visuelles parfaites pour le cinéma, Kenneth Branagh aux commandes sortira avec Disney le premier opus en août 2019 !


LA CITATION

Le centaure surgit soudain devant elle.

– Vos yeux ont ce regard, capitaine.

– Quel regard ?

– Celui dont parlait souvent Julius Root et qui signifie : « je suis sur le point de faire quelque chose d’extraordinairement stupide ».



Journal d’une Sorcière – Celia Rees

SYNOPSIS

Éditions du Seuil – 269 pages – 14,90 € – Paru en 2002

Mars 1659. Après l’exécution publique de sa grand-mère, condamnée pour sorcellerie, Mary s’embarque pour le Nouveau Monde – l’Amérique – afin d’échapper au même triste destin. Un interminable voyage commence à bord de l’Annabel, voyage dangereux s’il en est pour la jeune Mary qui doit faire face aux regards des colons puritains embarqués à ses côtés. Promiscuité, découragement, superstition, mais aussi amitiés et amours naissantes font le quotidien de la jeune fille, livré à son journal.


MON AVIS

Ne vous attendez pas à une histoire fantastique, ici vous ne rencontrerez ni créatures magiques ni jeune femme aux pouvoirs extraordinaires. Quoique le courage et la modernité de Mary peuvent tout à fait être qualifiés d’extraordinaires. Notre protagoniste évolue dans la difficile époque du 17ème siècle, et porte l’étiquette malheureuse de « sorcière ». L’ouverture du roman se fait d’ailleurs sur sa fuite de l’Angleterre vers l’Amérique suite à la mort de sa grand-mère, brûlée vive par les habitants de leur village, en remerciement de ses bons services de guérisseuse.

Une rencontre pleine de mystère conduit Mary sur le bateau qui la mettra en sécurité, du moins pour un temps. Rencontre cependant trop mystérieuse pour le lecteur qui n’aura tout au long de sa lecture aucun indice croustillant !

Sous forme de journal intime, ce sont les scènes de vies de Mary qui défilent, depuis la traversée de l’Atlantique jusqu’à son installation dans une Amérique en pleine conquête des terres indiennes. Mary doit s’adapter au monde qui l’entoure fait de croyances, de mœurs et de superstitions archaïques pour le lecteur et encore plus pour Mary qui se définit comme une femme moderne autrement dit une sorcière. Roman à la fois historique et d’actualité.

Le format qui entoure le roman est tout aussi intéressant : un prologue qui nous explique comment ce dit journal aurait été retrouvé et une adresse mail en fin de livre pour communiquer toute information complémentaire sur les personnes citées dans ce récit, n’en est pourtant pas un vrai ! On peut le sentir de par l’écriture poétique et romancée de Celia Rees.

Un bout de vie passé aux côtés de l’attachante Mary qui se poursuit dans le second tome de cette duologie à travers les recherches d’une jeune femme descendante indienne de notre époque, suite à sa lecture du journal de Mary.


LA CITATION

Il a brandi sa moitié de pièce.
« Ceci sera un signe. Un jour les deux moitiés seront réunies. Tu as ma parole. Je ne t’oublierai jamais, Mary, et je tiens toujours parole. »

Inoubliable – Jessica Brody

CHRONIQUE TOME 1 : INACCESSIBLE


Inoubliable
Jessica Brody
Au Diable Vauvert
504 pages
18 €

SYNOPSIS



On a effacé sa mémoire, mais l’amour ne s’oublie pas.

Séra a échappé aux scientifiques qui l’ont créée et pense être à l’abri avec celui qu’elle aime. Mais ses capacités extraordinaires lui interdisent de se cacher : son seul espoir est profondément enfoui dans sa mémoire, un secret pour lequel certains tueraient…

Un secret qui ne le restera pas longtemps.


MON AVIS


Jessica Brody, excellente page-turner, nous avait laissé sur un très joli cliffhanger avec Inaccessible, premier tome de la trilogie éponyme. Et c’est avec une introduction captivante qu’elle nous replonge directement dans l’histoire.

Un rythme d’ouverture du roman assez lent, le quotidien tranquille de Séra et Zen réinstalle délicatement les évènements du premier tome au fur et à mesure que l’intrigue se met en place. Mais ce n’est que le calme avant la tempête !

Cette rythmique mécanique si propre à la narration de Séra et qui avait marqué Inaccessible est toujours présente mais en constante évolution, tout comme sa protagoniste. A personnage hors du commun, aventures extraordinaires !

Tel un puzzle, l’intrigue, dans l’ensemble surprenante même si quelques détails se devinent, s’étoffe, se complète et se complexifie mais reste claire. Les évènements et les surprises s’enchainent, à peine le temps de reprendre son souffle qu’il est déjà temps de fermer Inoubliable et de transesser jusqu’à Inaltérable.


LA CITATION

Quoi qu’il arrive par la suite, c’est ça que je veux emporter avec moi. C’est ça dont je veux me souvenir. Et même s’ils gagnent, même si je ne reviens jamais, même s’ils me remmènent là-bas et effacent tous mes souvenirs, j’aurais toujours ce moment.
Celui-ci restera inoubliable.

The Curse – Marie Rutkoski

SYNOPSIS


Fille du plus célèbre général d’un empire conquérant, Kestrel n’a que deux choix devant elle : s’enrôler dans l’armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n’est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la « malédiction du vainqueur » : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l’objet de sa convoitise.

Elle ignore encore qu’elle est loin, bien loin, d’avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l’esclave, Arin, et comprend qu’il n’est pas qui il paraît… Mais ce qu’elle soupçonne n’est qu’une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.

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The Curse
Marie Rutkoski
Lumen
464 pages
15 €

MON AVIS


Kestrel et Arin. Valorienne et Herrani. Elle, Fille du Général conquérant et lui, esclave. Tout les oppose mais leurs destins vont être étroitement liés. Leur rencontre pleine d’originalité accroche le lecteur dès le premier chapitre. Une entrée en matière réussie.

Puis sur un rythme plus lent mais agréable à suivre, les règles d’un nouvel univers s’imposent à travers une découpe presque cinématographique des chapitres.
Les bribes de coutumes des Herranis et des Valoriens qui les oppressent, parsemées au fil de l’histoire, nous immergent habilement. Malheureusement, le passage d’une langue à l’autre dans les dialogues n’est pas très clair, puisque déjà traduits, on ne sait pas toujours dans quel dialecte les personnages s’expriment, ce qui a une légère incidence sur les débuts du récit. Enfin, une carte de ce monde inconnu manque cruellement à l’édition, mais fera son apparition dans le tome suivant !

Un style d’écriture simple avec de jolies phrases imagées. Une avancée douce et adéquate pour relater l’évolution de la relation entre les deux protagonistes. L’auteure donne une double dimension à son roman en comparant les sentiments de Arin sur l’environnement qui jadis lui appartenait et le ressenti de Kestrel sur l’oppression qu’exerce son peuple sur les Herranis.

Une intrigue qui s’installe donc tout doucement en laissant au premier plan la relation entre Kestrel et Arin pour terminer sur une fin de roman ouverte à des problématiques plus politiques et stratégiques, et qui montre que l’on peut être prisonnier de bien des façons.


LA CITATION

La nuit était tombée pour de bon. La musicienne allait-elle relever les yeux ? Arin en doutait – et puis les ombres du jardin dissimuleraient sa silhouette, de cela il était certain.
Il connaissait la loi qui gouverne toutes choses : quiconque se tient dans un endroit baigné de lumière ne peut voir ce qui se passe dans les ténèbres.

 

Les Contes du Chat qui Dort – François Lerner

« Ce jour de la fin juillet avait vraiment été béni des dieux. Cela avait commencé par un concert donné par les loriots, tôt le matin, et qui avait duré une bonne heure. Ils étaient au moins douze solistes qui se répondaient les uns les autres et inventaient des partitions au gré de leur humeur. La flûte traversière était prédominante mais elle était accompagnée de nombre d’autres instruments qui n’appartenaient qu’à ces artistes. Du reste, malgré un temps particulièrement clément, chaud déjà mais encore nimbé de la brume matinale rafraîchissante, toutes les autres bêtes s’étaient tues, apparemment à l’écoute religieuse de ce concert impromptu et d’une qualité incomparable. »

Comme tous les chats dignes de ce nom, Romus est mélomane. Ayant une préférence pour les tonalités en mi-bémol mineur, il savoure ainsi la musique, en fin connaisseur, affalé de tout son long sur l’herbe fraîche à l’ombre de la maison.

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